Le solaire en Belgique : un investissement toujours gagnant
Les panneaux solaires ont conquis la Belgique. En 2025, malgré la fin des primes dans certaines Régions, la question reste la même : combien d’années faut-il pour rentabiliser une installation photovoltaïque ?
La réponse dépend de trois facteurs :
- la puissance installée (3, 5 ou 10 kWc),
- la Région (Bruxelles, Wallonie ou Flandre),
- et le profil de consommation (ménage type, avec ou sans véhicule électrique).
Quelle puissance choisir selon son profil de consommation ?
En Belgique, chaque kilowatt-crête (kWc) installé produit en moyenne 850 à 1 000 kWh par an. Le bon dimensionnement dépend donc du mode de vie.
🔹 3 kWc → le petit ménage
- Production annuelle : 2 500 à 3 000 kWh.
- Profil type : personne seule ou couple vivant en appartement ou petite maison, sans chauffage électrique ni voiture électrique.
- Consommation couverte : électroménager de base, éclairage, cuisson.
- Temps de retour :
- Bruxelles : 3,5 – 4,5 ans
- Wallonie & Flandre : 6 – 9 ans
🔹 5 kWc → la famille moyenne
- Production annuelle : 4 500 à 5 000 kWh.
- Profil type : famille de 3 à 4 personnes en maison classique, avec électroménagers complets. Peut convenir aussi à un ménage avec un petit véhicule électrique parcourant jusqu’à 10 000 km/an.
- Consommation couverte : besoins annuels d’un ménage moyen, + un petit VE.
- Temps de retour :
- Bruxelles : 3,5 – 4,5 ans
- Wallonie & Flandre : 6 – 9 ans
🔹 10 kWc → le foyer électrifié
- Production annuelle : 9 000 à 10 000 kWh.
- Profil type : grande famille ou foyer électrifié équipé d’une pompe à chaleur et/ou d’une ou deux voitures électriques.
- Consommation couverte : ménage + chauffage électrique + recharge d’un ou deux véhicules.
- Temps de retour :
- Bruxelles : 3,5 – 4,5 ans
- Wallonie & Flandre : 6 – 9 ans
Intégrer la voiture électrique dans le calcul
La mobilité électrique change la donne. En moyenne, une voiture électrique consomme ≈15 kWh/100 km, soit 0,15 kWh/km.
- 10 000 km/an → ~1 500 kWh supplémentaires
- 20 000 km/an → ~3 000 kWh supplémentaires
- 30 000 km/an → ~4 500 à 5 000 kWh supplémentaires
Cela signifie que :
- Un petit rouleur (10 000 km/an) peut être couvert par une installation de 5 kWc.
- Un gros rouleur (30 000 km/an) aura plutôt besoin d’une installation de 10 kWc.
- En cas de deux véhicules électriques, l’extension de l’installation devient incontournable.
Ainsi, l’arrivée du véhicule électrique rallonge légèrement le temps d’amortissement (car l’installation doit être plus grande), mais elle multiplie les économies à long terme : l’électricité solaire est toujours bien moins chère que l’énergie achetée pour rouler.
Bruxelles : le ROI le plus court grâce aux certificats verts
La Région de Bruxelles-Capitale reste le paradis du solaire en Belgique.
- Les certificats verts garantissent un revenu complémentaire pendant 10 ans, à raison de 65 €/certificat minimum.
- Une installation résidentielle de 3 à 6 kWc peut être amortie en 3,5 à 4,5 ans seulement.
- Même avec l’ajout d’un véhicule électrique, la rentabilité reste très rapide.
⚠️ Seule exception : les kits plug & play (puissance <1 kWc), qui ne donnent pas droit aux certificats verts.
Wallonie : une rentabilité solide mais plus progressive
En Wallonie, le mécanisme des certificats verts ne s’applique plus aux nouvelles installations.
- La rentabilité repose uniquement sur l’électricité consommée directement et l’injection rémunérée.
- Avec un compteur communicant, l’équilibre est plus favorable : on paie uniquement ce qui est réellement prélevé.
- Une installation entre 3 et 10 kWc s’amortit en 6 à 9 ans.
👉 Avec une voiture électrique parcourant 15 000 km/an, il est conseillé d’opter pour une installation de 7 à 8 kWc pour rester dans un ROI similaire.
Flandre : la consommation doit être bien gérée
La Flandre a supprimé l’ancien compteur qui tournait à l’envers. Depuis 2023, la facturation repose sur une tarification de capacité : la facture dépend de la pointe mensuelle de consommation.
- Cela pousse les ménages à lisser leur consommation et à optimiser l’autoconsommation.
- Pour une installation de 3 à 10 kWc, le retour sur investissement reste comparable à la Wallonie : 6 à 9 ans.
En cas de voiture électrique, il devient stratégique de programmer la recharge pendant les heures solaires pour éviter un allongement du temps d’amortissement.
Comparatif global de la rentabilité
Puissance (kWc) | Production (kWh/an) | Profil type | ROI Bruxelles | ROI Wallonie | ROI Flandre |
3 kWc | 2 500 – 3 000 | Couple ou personne seule | 3,5 – 4,5 ans | 6 – 9 ans | 6 – 9 ans |
5 kWc | 4 500 – 5 000 | Famille moyenne (3–4 pers.) ou petit VE (10 000 km/an) | 3,5 – 4,5 ans | 6 – 9 ans | 6 – 9 ans |
10 kWc | 9 000 – 10 000 | Grande maison, pompe à chaleur, VE (20–30 000 km/an) | 3,5 – 4,5 ans | 6 – 9 ans | 6 – 9 ans |
Le rôle des batteries : maximiser l’autoconsommation
Sans stockage, un ménage consomme directement 30 à 40 % de l’électricité produite par ses panneaux. Avec une batterie, ce taux monte à 60 – 70 %.
- Avec un véhicule électrique, la batterie permet de charger la voiture le soir avec le surplus solaire produit la journée.
- Avec une pompe à chaleur, elle lisse la consommation en soirée et évite les pics de demande.
- En Flandre, elle est particulièrement utile pour réduire la tarification de capacité.
👉 Même si elle rallonge légèrement le temps de retour initial, la batterie améliore la rentabilité sur le long terme et augmente le confort énergétique.
Conclusion
En 2025, le photovoltaïque reste un investissement sûr et rentable en Belgique :
- À Bruxelles, le retour sur investissement est quasi imbattable (3,5 à 4,5 ans).
- En Wallonie et en Flandre, il faut compter entre 6 et 9 ans, ce qui reste très compétitif face à l’évolution du prix de l’électricité.
- L’ajout d’un véhicule électrique modifie le dimensionnement nécessaire mais renforce la pertinence du solaire.
- Les batteries jouent désormais un rôle clé pour lisser la consommation et maximiser la rentabilité.
👉 Qu’il s’agisse d’un ménage modeste, d’une famille moyenne ou d’un foyer électrifié avec véhicules électriques, investir dans une installation solaire de 3, 5 ou 10 kWc en 2025 reste une décision stratégique, économique et écologique.